Janvier 1916

Les Allemands célèbrent le Nouvel An par le premier tir du "Gros Max". En effet, depuis le printemps 1915, les Allemands entreprennent des travaux considérables destinés à recevoir un canon de 38 SK-LK/45 "Max". D'une portée de plus de 35 km, ce canon doit appuyer l'offensive allemande sur Verdun en Février 1916. Le 1er janvier, du bois de Chaumont, le "Gros Max" déverse la mort et le feu sur Nancy. Une centaine d'obus (un mètre de haut. 115 à 125 kg d'explosifs) sont tirés sur le secteur nancéen. Les dégâts matériels sont énormes. 28 morts et 74 blessés sont à déplorer.

Au 167e d'Infanterie, du 28 Décembre au 3 Janvier 1916, le secteur est relativement calme. On procède à la mise en état du secteur, approfondissement et exécution de boyaux etc... L'artillerie allemande ne manifeste que peu d'activité.
Dans la nuit du 3 au 4 Janvier, l'Etat-Major, la C.H.R. et la C.M. du Régiment ainsi que les 2e et 3e Bataillons sont relevés par des unités du 168e. Relève effectuée sans incident.

4 Janvier - Les éléments relevés occupent les cantonnements suivants : Etat-Major et C.H.R. à Laronxe ; 2 Cies du 2e Btn à St-Clément, les deux autres à Chenevières ; 3e Btn à Frémenil.

Le 5 Janvier - Le 3e Btn est employé à des travaux dives, coupes de bois etc...
Le 1er Btn, relevé par le 1er Btn du 168e, vient cantonner à Laronxe.

Le 6 Janvier - 200 hommes du 2e Btn sont mis à la disposition du Génie pour l'abattage d'arbres.

7 Janvier - 200 hommes du 1er Btn aident ceux du 2e Btn dans le travail précité.

8 Janvier - A 8h00, en exécution de l'ordre particulier n°5, l'Etat-Major, la C.H.R. et le 1er Btn quittent Laronxe pour venir cantonner à Bénaménil. La C.M. du Régiment reste à Laronxe.

9 et 10 Janvier - Sans changement - Continuation du travail.

11 Janvier - l'Etat-Major, la C.H.R., les 2e et 3e Btns et la C.M du Régiment relèvent dans la nuit du 11 au 12, les unités correspondantes du 168e et occupent les mêmes emplacements que précédemment.

12 Janvier - Relève du 1er Btn du 168e par le 1er Btn du 167e qui reprend dans le secteur sa place précédente.

13 au 18 Janvier - Secteur assez calme. Les unités en réserve travaillent activement aux travaux journaliers : création de nouveaux boyaux, réparation des dommages causés par les obus, confection de caillebotis, de réseaux, etc...
Les Allemands bombardent le 18 Janvier à 0h15 et à 21h00 le village de Reillon et ses abords.
Les pertes pour cette période : sous-Lieutenant Lamiche (Blessé) et 4 soldats blessés.

19 Janvier - Nouveau bombardement de Reillon (par obus de 105 et 150), à trois reprises : 18h30 - 19h30 - 20h30. Les deux chevaux d'une cuisine roulante sont tués.
Dans la nuit, (19 au 20), relève par les unités correspondantes du 168e des éléments du 167e arrivés le 11 dansle secteur.
Des relèves dont l'exécution est toujours l'objet d'une organisation rigoureuse de la part du Commandement. Ci-après, une note du Lieutenant-Colonel Laucagne, Commandant le 167e d'Infanterie, relative au déroulement des relèves des 19 et 20 Janvier :

A/ Les Cies des 2e et 3e Btns seront relevées dans la nuit du 19 au 20 Janvier par les     3e et 2e Btns du 168e.
    La relève se fera par Cie, dans l'ordre suivant :

  • La 7e Cie du 167e à P.A. XV Nord, relevée par la 9e Cie du 168e
    La 8e Cie ---d°---- à P.A. XV Est, ----d°----------- 10e Cie----d°--
    La 5e Cie ---d°-----à Reillon, ---------d°----------- 11e Cie----d°--
    La 6e Cie ---d°-----à Reillon, ---------d°-----------12e Cie-----d°--


  • La 12e Cie du 167e à P.A. XIII, relevée par la 8e Cie du 168e.
    La 10e Cie ----d°--- à P.A. XIV, -------d°------- 6e Cie----d°---
    la 9e Cie ------d°----à 293,-------------d°------- 5e Cie ---d°---
    la 11e Cie-----d°-----à Blemerey,-----d°------- 7e Cie ---d°---

La C.H.R. (téléphonistes, musiciens, sapeur, bombardiers), par la C.H.R. du 168e à Reillon.
Chaque Cie relevée enverra à la sortie Est de Reillon (Maison brûlée), à partir de 19 heures, un guide par section pour conduire à leurs emplacements les sections de relève du 168e.
Après la relève, les Cies du 167e se reformeront et gagneront par Veho et Domjevin leurs nouveaux cantonnements, à savoir :

  • 2e Bataillon et C.H.R. à Bénaménil.
    3e Bataillon à Fréménil.

Les cuisines roulantes partiront, tous feux éteints, le 19, après la soupe pour gagner Domjevin puis Fréménil (3° Btn), et Béménil (2e Btn et C.H.R.).
Le ravitaillement des unités relevées se fera le 19 dans l'après-midi dans les cantonnements de repos ; les Cies enverront à l'avance leurs fourriers qui disposeront du personnel du T.C. des 2e et 3e Btns, qui quittera Domjevin dans l'après-midi du 19.

B/ Le 1er Btn sera relevé dans la nuit du 20 au 21 Janvier dans les conditions analogues à celles du 3e Btn, dans l'ordre suivant :

  • la 3e Cie du 167e à P.A. XV bis Est par la 1° Cie du 168e.
    la 4e Cie -----d°---à P.A. XV bis Ouest par la 2e Cie du 168e.
    la 1°Cie -----d°--- 1 peloton aux Vergers, 1 peloton aux Chasseurs, par la 3e Cie du 168e.
    la 2e Cie-----d°--- aux Vergers, par la 4e Cie du 168e.
    la C.M. du Rgt sera relevée par la Cie de Mitrailleuses du 168e.

Les Cies relevées enverront chacune à partir de 19 heures à l'entrée N.O. de Reillon (porte de Veho), les guides nécessaires pour conduire les sections de relève à leurs emplacements.
Après la relève, les Cies du 1er Btn et la C.M. du Rgt se reformeront et iront cantonner :

  • C.M. Rgt à Reclonville
    E.M. et 2 Cies du 1er Btn à Buriville.

Le Chef de Btn, Cdt le 1er Btn, fera reconnaître ces localités et y enverra à l'avance les fourriers.
Le T.C. du 1er Btn se rendra le 20 après 13 heures dans les cantonnements du Bataillon.
Les cuisines roulantes partiront tous feux éteints, le 20 après la soupe du soir.

Le ravitaillement du Ier Btn et de C.M. Rgt, aura lieu le 19 à Reillon dans les conditions habituelles et le 20 à Ogeviller, Buriville et Reclonville.

Nota - Des renseignements complets et très précis devront être donnés dans chaque tranchée, dans chaque P.C. et dans chaque P.A., sur la situation, l'ennemi, le service, les travaux et le matériel.
L'état du matériel existant devra être mis à jour avant la relève et fera connaître en particulier toutes les ressources du poste en matériel de protection contre le gaz.
Les mouvements de relève se feront sans bruit et sans feux ; les serre-files y veilleront.

En campagne, le 18 Janvier 1916
Le Lieutenant-Colonel Cdt le 167e
Signé : LAUCAGNE


22 Janvier
- Le 1er Btn fournit journellement une corvée de 160 hommes pour couper du bois et l'amener à Bénaménil par camions. Le 3e Btn continue à fournir pour le sous-secteur de Reillon les caillebotis, bois de chauffage, etc...

23 au 26 Janvier - Sans changement.


26 Janvier - Les 3 Btns effectuent pendant la période de repos, des travaux de terrassement :

  • 1er Btn : Nord de la Forêt de Mondon.
    2e Btn : abords d'Orgéviller.
    3e Btn : ban de la rivière, et confection de masques, claies, caillebotis, etc...

27 Janvier - L'Etat-Major, la C.H.R., les 2e et 3e Btns relèvent dans la nuit du 27 au 28, les unités correspondantes du 168e et occupent les mêmes emplacements.

28 Janvier - Relève du 1er Btn et de la Cie de Mitrailleuses du Régiment du 168e, par le 1er Btn et la C.M.R. du 167e, qui reprennent dans le secteur leurs places précédentes.

29 Janvier au 4 Février - Secteur assez calme, les unités en réserve travaillent activement à l'amélioration du secteur : création de nouveaux boyaux, réparation des dommages causés par les bombardemnents journaliers.
Lors de cette période, le Sous-Lieutenant Marchand est tué. 5 soldats sont tués, 7 autres blessés.

 

Note du Général Riberpray, Commandant la 128e Division d'InfanterieLe Général Riberpray, Commandant la 128e Division
à M.M les Colonels Commandant les 255e et 256e Brigades.

Note de Service

Le Général Commandant la Division a constaté, à la lecture des comptes-rendus de patrouilles que les itinéraires et points de sortie de ces dernières n'étaient pas toujours suffisamment variés.
En procédant de la sorte, on s'expose à tomber dans une embuscade tendue par un ennemi averti.
Conformément aux prescriptions du Réglement sur le Service en Campagne (Art. 90), il conviendra de faire varier chaque jour les points et heures de sortie et les itinéraires des patrouilles.
Il est rappelé que l'état de nos réseaux de fil de fer doit être fréquemment vérifié et que ce soin incombe à des patrouilles de faible effectif.

Le Général Commandant la 128e Division.
Signé : Riberpray. 21 Janvier 1916.