Janvier 1918
A nouveau, le 167e RI retrouve sa chère Lorraine. Voici ce que nous livre des activités de la troupe, l'Historique du 167e :
"Le régiment occupe le sous-secteur d'Hablainville, qui comprend deux centres de résistance: à droite le village d'Ancerviller, à gauche, le bois Banal, jusqu'à la Vezouze. Les lignes sont distantes de 800 à 1200m. Ce point du front est relativement calme.
La division aura pour mission de lui donner une allure plus agitée pour retenir de ce côté le plus de troupes ennemies possible et d'organiser en profondeur ce terrain où rien, ou à peu près n'a été fait.
Dès les premiers jours, des patrouilles nombreuses reconnaissent les points principaux de la ligne ennemie.
Ce fut l'oeuvre des Lieutenants et Sous-Lieutenants Hermann, Veillon, Durr, Siboulet, Rouget, Fabre, pour le 1er bataillon; les Sous-Lieutenants Demay, Carlier, Ducarme, les Aspirants Bouyala et Bonnefoy, pour le 2e bataillon; lieutenants et Sous-Lieutenants Dubois, de Bentzmann, Laborie, Colletaz, Denis ; Aspirants Bogies, Jacquinot, Barbarin, de Leuglay, pour le 3e bataillon.
Le service de surveillance excessivement vigilant de l'ennemi ne permit pas à ces patrouilles de donner des résultats concluant, néanmoins, nous acquîmes la maîtrise du "no man's land".
Il fallait cependant identifier les troupes ennemies. Pour faire des prisonniers, on envisageait la nécessité d'un coup de main important sur le hameau d'Ancerviller.
De nombreuses reconnaissances sont entreprises tout le mois ainsi que le mois suivant. Telle celle du 5 Février 1918, lors de laquelle le Sous-Lieutenant Siboulet, de la 2e Cie, cherchant des passages pour s'infiltrer dans la ligne ennemie entre la Croupe et Domèvre, tomba sur un emplacement de petit poste où se trouvait un réchaud plein de cendres encore chaudes.
Laissant les choses en place, le Sous-Lieutenant Siboulet profita d'un épais brouillard qui était tombé dans la journée et alla s'installer au petit poste, en plein jour.
A la tombée de la nuit, l'ennemi venant prendre ses emplacements, tomba dans l'embuscade qui lui tua 2 hommes et lui fit 2 prisonniers dont 1 sous-officier. Nous aurons l'occasion de parler à nouveau de cette capture dans notre page consacrée au mois de Février 1918.
Le Sous-Lieutenant Siboulet qui, par son audace et son esprit d'initiative, avait évité la nécessité d'une opération coûteuse, fut fait Chevalier de la Légion d'Honneur. Ses hommes furent cités à l'ordre de la division.
Néanmoins, les identifications sont de plus en plus nécessaires et nos patrouilles continuent à être actives.
Au cours de l'une d'elles, exécutée sur le bois des Chiens, par les Aspirants Bouyala et Bonnefoy, ce dernier est blessé après être tombé dans une embuscade allemande, tendue dans l'oseraie des Vernes. Il reçoit la médaille militaire.