Tombes de quelques "Loups" du 167e d'Infanterie tombés le 25 Septembre 1915.
Nécropole de Saint-Thomas



Belloir Jean
Bernaudin Georges
Sergent



Bondon Léon
Boulanger Gaston


Brehy Georges
Bureau Henri


Carrette Adolphe
Chapelle Eugène
Sergent



Chardonnel André
Caporal
Chatel Guillaume


Corbeau Victor
Cordonnier Maurice
Sous-Lieutenant



Courageot René
Deviras henri


Drault Casimir
Dubosclard Clément


Dupuis Antoine Benoni
Elloy Gaetan


Fevre Marcel
Fivelli Joseph


Fournier Léon
Fremoudière Marcel


Garnier Auguste
Girardin Gaston


Godard Jean
Goumy Maxime


Grandjean Marie
Grosprêtre Charles


Guillaume Henri
Sergent
Hamelin Armand
Caporal



Heinrich Gustave
Laurent Célestin


Lefort Alexandre
Michenon Gustave



Noel Arsène
Noirot Gustave


Person Roger
Sergent
Pïerrot Roger


Pignet Paul
Ranfin Joseph


Renimel Louis
Robert Maurice


Roussel Henri
Aspirant
Sigmann Jean
Sous-Lieutenant


Simonet Fernand
Texier Joseph


Thirion Aimé
Trouillet Joseph


Valomer Alfred Emile
Caporal













Capitaine Devernois Alfred, le "Braves des Braves du Bois-le-Prêtre"
167e d'Infanterie
Tué le 25 Septembre 1915



Hidier Marcel
Adjudant au 167e d'Infanterie
Disparu le 25 Septembre 1915




Aspirant Charlot Marcel
167e d'Infanterie
Disparu le 25 Septembre
1915




Kochly Henri
167e d'Infanterie
Disparu le 25 Septembre 1915



Magniez Gaston
167e d'Infanterie
Blessé le 25 Septembre 1915 (Tué en Avril 1916)



Ravelet Joseph
169e d'Infanterie
Tué le 25 Septembre 1915



Grandjean Serge
Sergent au 169e d'Infanterie
Tué le 25 Septembre 1915




Sergent Lozouet Charles
169e d'Infanterie
Tué le 25 Septembre 1915




Capitaine Antheaulme de Nonville
168e d'Infanterie
Tué le 25 Septembre 1915




Méthée Henri
168e d'Infanterie
Tué le 24 Septembre 1915




Plaque commémorative - Nécropole de Saint-Thomas


Septembre 1915

L'activité fébrile de ces derniers jours révèle aux hommes l'imminence d'une attaque d'envergure. Ce sera la grande offensive de Champagne. Cette attaque sera déclanchée de façon coordonnée sur deux points du front : Au nord d'Arras devant Neuville-Saint-Vaast et Vimy, et en Champagne. L'action en Champagne se concentrera essentiellement sur un front de 25 km entre Aubérives et la Main de Massiges.
Rien n'est laissé au hasard. Pour la première fois des moyens considérables sont confiés aux Français pour mener cette attaque. 29 divisions d'infanterie et 6 divisions de cavalerie seront opposées aux 7 divisions d'infanterie allemandes. Des travaux considérables ont été entrepris. 1100 canons de tous calibres assomeront les défenseurs allemands.



Le 167e RI ne sera pas engagé sur ce secteur. C'est une tâche de diversion qui est confiée à la Division. Mission au combien périlleuse ! Le 24 septembre, la 128e apprend qu'elle devra occuper l'ennemi, entre Aisne et Argonne, afin d'empêcher ses réserves de déboucher des forêts de l'Argonne. Il s'agit donc pour les 3 régiments en ligne (le 4e restant en réserve) d'attaquer et de recevoir le feu allemand pour protéger les flancs des troupes françaises chargées de la grande attaque de Champagne.
Pour ce faire, le régiment est dirigé de nuit, le 20 septembre, sur la route de St-Thomas à Servon. Aussitôt on se met au travail pour organiser le terrain. Une activité qui alerte les Allemands. Le lendemain, nos troupes ont droit à un bombardement en règle. Le 167e attaque à l'extrème gauche. Le 168e RI se trouve au centre, le 1er bataillon se placant à droite, en liaison avec le 169e RI qui se trouve à l'extreme droite de l'attaque générale. Chaque régiment de la Division a ses trois bataillons accolés, et chaque bataillon est formé en colonne double. Devant nos lignes, couvrant la crête sur laquelle se glisse le chemin de Servon à Binarville, s'étend le bois en "dents de scie", premier objectif du 167e régiment. L'objectif éloigné est La Mare-aux-Boeufs, à l'ouest de Binarville.


"Bois en dents de scie - 1er objectif du Régiment"


"La Mare-aux-Boeufs - Objectif extreme du Régiment"

 

Le 24, à partir de 8h00, l'artillerie française déclanche un bombardement destiné à anéantir les premières lignes allemandes. Tir auquel répond rapidement l'artillerie allemande. Le 25 septembre, 9h15, notre tir cesse, et quatre lignes de tirailleurs sortent des tranchées françaises, se dirigeant vers la crête de Servon.
Les choses sérieuses commencent. Les tirailleurs atteignent les tranchées ennemies. A droite, le 3e Bataillon est reçu par un feu nourri. Au centre, des éléments du 2e bataillon investissent les premières positions allemandes. L'Aspirant Charlot de la 5e Compagnie pousse l'avantage jusqu'aux batteries allemandes où il se fait tailler en pièces lors d'une contre-attaque vigoureuse.
Les 3e et 4e vagues doivent couvrir une distance de 1000 mètres en terrain découvert. Le résultat ne fait pas attendre. Artillerie et mitrailleuses se chargent de briser cet élan. Les pertes sont sérieuses. Le Lieutenant Lecourioux tombe à son tour.
A gauche, le 1er Bataillon s'est porté sur le bois en dents de scie. Les 2e et 4e compagnies se glissent du côté ouest, évitant le saillant sud, très fortement organisé, tandis que les 1ere et 3e compagnies le contournent par la droite. L'aspirant Barth, engagé volontaire de la classe 1917, blessé au départ, se relève, repart en avant disant : "Ce n'est rien". Blessé une seconde fois dans les lignes ennemies, il refuse de quitter son poste.
Cernés, les Allemands luttent avec l'énergie du désespoir mais doivent se rendre. Toute la première ligne de tranchées est en possession de nos troupes. De la deuxième ligne part un feu violent. Des tirailleurs allemands s'y sont retranchés et résistent. Les soldats Champagne et Franck de la 4e Cie, en tête d'un groupe de grenadiers, s'élancent sur ces défenseurs, en tuent plus de dix et capturent les autres.
Le régiment se rend maître des dernières positions sur la crête de Servon. C'est là que se révèle à ses yeux une nouvelle ligne de défenses non entamées par notre artillerie. Au prix d'importantes pertes, ces tranchées sont enlevées. Le régiment continue sa progression, descendant les pentes vers le ruisseau de la Noue Dieusson.
Près de 3 km de terrain ont été enlevés aux Allemands. La troupe est fourbue, désunie, décimée ; ses principaux chefs sont hors de combat. L'ennemi profite de ce moment de flottement pour organiser une contre-attaque. L'artillerie teutonne déclanche un tir de barrage, épaulant des troupes qui surgissent des vergers de Servon sur notre flanc gauche. Le Commandant Jeanpierre et le sergent Barthélémy des 2e et 1er bataillons parviennent tout juste à enrayer le retour offensif de groupes allemands de plus en plus nombreux. L'enthousiasme du début n'est plus ; nos soldats refluent.


"Organisations à l'Est de Servon"


Du côté du 168e RI, la situation est identique. Les hommes du Lieutenant-Colonel Leroy débute leur attaque à 9h00. La progression est rapide et les trois premières lignes ennemies sont enlevées puis dépassées. Deux kilomètres environs ont été gagnés. Mais sur la droite, les unités qui cheminent au pied de l'Argonne ne suivent pas le mouvement et ne peuvent soutenir le 168e RI qui subit les tirs de mitrailleuses et de nombreuses batteries allemandes. Il est contraint au repli. Les Allemands contre-attaquent de flanc et de face les débris de nos régiments. C'est le reflux général. Le Lt-colonel Leroy est blessé en groupant autour de lui quelques hommes pour faire face à l'avance ennemie. Le soldat Foucard, ramène de la quatrème tranchée allemande, sous une grèle de balles, le Lieutenant Léger, gravement blessé au visage. Le sergent Chabert de la 3e Cie, repousse à lui seul, à coups de fusil, une équipe de grenadiers allemands, puis prend le commandemant de sa Compagnie, la regroupe et contribue à enrayer momentanément la contre-attaque. Le soldat Vateau (non retrouvé au MPLF), monte sur le parapet avec sa mitrailleuse, aperçoit un groupe de Français qui poursuivent des Allemands ; il fait signe aux notres de s'écarter et fauche tous les Allemands. Quelques heures après, il est mortellement frappé sur sa pièce d'une balle à la tête.
Le Lieutenant-colonel Chépy prend le commandement du 168e RI pour le conserver jusqu'au début de 1918. Durant cette funeste journée, le 169e RI perdra aussi sont commandant (le Lieutenant-Colonel Duchaussoy, ancien du 167e), ainsi que 26 officiers tués ou blessés. Il est remplacé par le Lieutenant-Colonel Saint-Germain.



Au Q.G. le 10 Octobre 1915. 128e Division
ETAT-MAJOR
1er Bureau


ORDRE DE LA DIVISION N°12

Dans la grande bataille qui a commencé le 25 septembre sur le front de Champagne, la 128e Division a eu un rôle aussi glorieux que sanglant dont ceux qui survivent doivent bien comprendre la signification pour honorer, comme il convient, la mémoire de tous les camarades tombés au cours du rude assaut livré entre l'Aisne et le Bois de la Gruerie.
A l'aile droite de l'offensive générale, il importait, tout en attirant le feu de nombreuses batteries ennemies, de fixer les forces disponibles importantes que le Kronprinz pouvait détacher de l'Argonne et jeter sur la rive gauche de l'Aisne dans le flanc de nos Armées ; une attaque poussée à fond jugée, dans ce but, nécessaire.
Pour l'exécution de cette dangereuse diversion, il fallait des troupes d'élite, ayant déjà fait leur preuve : la 128e Division fut désignée.
Elle n'a pas failli à sa tâche ! Par un travail acharné auquel tous s'appliquèrent avec une incomparable ardeur, la Division réussit, du 14 au 25 septembre, à préparer son terrain d'attaque. Grâce aux parallèles et boyaux qui furent creusés la nuit en terrain, puis améliorés de jour sous un bombardement violent, nous réussîmes à nous approcher à moins de 150 mètres de l'ennemi et à assurer à notre assaut toutes chances de réussite.
C'est avec un admirable entrain et une superbe bravoure que les Régiments de la Division, les anciens vainqueurs du Bois-le-Prêtre et de Fey-en-Haye, renforcés par leurs camarades du 100e, abordèrent, à la baïonnette, les lignes ennemies. Le spectacle de cette ruée ardente a arraché, au Général Commandant la Division, des larmes de fièreté.
Le succès, qui se dessina tout d'abord, ne devait pas couronner ces valeureux efforts : de vigoureuses contre-attaques, dont l'intervention se produisit, sur le front comme sur les flancs, alors que les vagues d'assaut décimées par la fusillade, le tir de nombreuses mitrailleuses et un bombardement violent d'artillerie lourde, s'étaient fondues en une série de groupements sans cohésion et sans soutien, permirent à l'ennemi de réoccuper successivement les diverses lignes, si brillamment enlevées. Bien des nôtres furent atteints par les balles et la mitraille.
Saluons-les très bas ! Grâce à eux,la mission de confiance qui nous avait été donnée, fut glorieusement remplie. Les camarades du Corps d'Armée voisin purent aller cueillir sur les hauteurs de Massiges les lauriers que le sang de nos camarades avait contribué à faire germer...Honneur aux Morts et aux blessés des 167e, 168e, 169e et 100e ! Ils sont tombés en héros avec la conscience du sacrifice ardemment consenti, vaillamment accompli.
Il en est trois devant lesquels il faut plus particulièrement s'incliner et pour celui dont ils furent, pendant des mois, des collaborateurs et des amis dévoués, c'est un devoir émouvant :
Le Lieutenant-Colonel Duchaussoy était le type accompli du chef. Lorsqu'il vint prendre, le 13 août, le Commandement du 169e, il n'était pas un inconnu pour les régiments de la 128e Division. Comme Chef de Bataillon, au 167e, il avait acquis l'estime, la confiance et l'affection de ses chefs et de ses subordonnés. Tous aimaient sa belle droiture, son incomparable affabilité, sa magnifique bravoure et son imperturbable sang-froid. Sa mémoire planera comme un drapeau au-dessus des troupes qui eurent l'honneur de combattre sous ses ordres et, au jour de la Victoire, Soldats du 169e et du 167e, votre pensée se reportera vers lui qui, confiant dans l'avenir de la Partrie, mourut, comme il avait vécu, sans peur et sans reproche.
Le Lieutenant-Colonel Colombier commandant le 100e, venu avec son Régiment, au moment de la formation de la Division au mois de Juin dernier, avait su, d'emblée, se faire apprécier par son énergie, son calme courage, sa solide raison, son rude bon sens de Lorrain qui lui donnait une claire appréciation des réalités ; il repose maintenant auprès de son camarade de combat et de gloire dans le petit cimetière militaire de Moiremont, ayant su faire le sacrifice de sa vie avec la modestie et la simplicité auxquelles on reconnaît les âmes d'élite et les caractères bien trempés.
Enfin, les troupes de la 128e Division et son chef doivent une mention spéciale à celui qui n'est plus parmi nous pour conduire à la victoire sont cher Régiment, mais dont nous espérons, malgré tout, revoir, après la Guerre, la mâle silhouette. Le Lieutenant-Colonel Le Roy -commandant le 168e- blessé dans les lignes allemandes au moment où il entrainait ceux qui l'entouraient, tomba en criant : "Voilà l'ennemi !!! En avant ! Vive la France !" ; il ne nous est pas revenu et son sort reste ignoré. Cette incertitude, comme cette disparition, sont profondément pénibles pour ceux qui l'aimaient, c'est à dire pour tous ceux qui l'ont connu. Le Lieutenant-Colonel Le Roy avait toutes les qualités qui font l'entraîneur d'hommes ; il avait donné sa mesure à cet égard dans la plupart des attaques du Bois-le-Prêtre où il avait su communiquer à ses subordonnés le souffle de son âme ardente et forcer le succès.
Nous ne nous sommes pas laissés abattre par les pertes douloureuses que nous avons éprouvées. Nous savons que nous aurons notre revanche et que la Victoire est à la fin de nos patients efforts.
Revenu dans notre belle Lorraine, rappelons-nous avec orgueil les trois mois que nous venons de passer en Argonne, l'assaut glorieux du 25 septembre succèdant aux dures fatigues de notre long séjour dans le Bois de la Gruerie qui est aussi célèbre que le Bois-le-Prêtre, et où nous avons mérité les félicitations du Haut Commandement pour nos travaux d'organisation défensive.
Dans le calme de nos cantonnements de repos, écoutons la voix de nos morts qui nous crie : "Haut les Coeurs ! La bataille continue !...Hâtez-vous de vous mettre en état de nous venger et de bouter enfin, hors de France, l'ennemi brutal qui souille depuis si longtemps le territoire de nos départements frontières".


Le Général Commandant la 128e Division,
signé : Riberpray


"Le Capitaine Girard, qui décèdera de ses blessures le lendemain,
et le Lieutenant
Lecourioux tombé au combat le 25 Septembre 1915"

Pour le général Riberpray, l'essentiel est dit. La Division s'est bravement comportée ; a accompli la mission de sacrifice qui lui avait été confiée. Elle pleure ses morts. Ce qu'il ne signale pas c'est que si cette offensive a démontré aux Allemands la vigueur de l'Armée Française, les résultats n'ont pas été à la hauteur des espérances. 16 000 prisonniers, 150 canons et 4 km de terrain gagnés. Pour cela, 200 000 Allemands et 140 000 Français ont été tués, blessés ou portés disparus. L'offensive de Champagne est stoppé le 28 septembre.
En ce qui concerne le 167e RI, les pertes sont très sérieuses : plus de 180 morts, sans compter les blessés qui succomberont les jours prochains. Le régiment et la Division étant destinés finallement à détourné des troupes ennemies des forces françaises principales, ont manqué de soutien d'artillerie, ont été confronté, à leur grande surprise, à des blockhaus habilement dissimulés et dont l'efficacité a causé des ravages dans leurs rangs. De plus les renforts n'ont pas suivi et sont massivement restés en arrière au lieu de flanquer les troupes de ligne.
La Division a perdu beaucoup de ses officiers, le Général ne l'oublie pas. Au 167e, nous ajouterons que son chef, le Lieutenant-colonel Etienne est blessé; le Capitaine Girard, détaché à l'Etat-Major du régiment est mort; le lieutenant Darras, porte-drapeau, blessé, de même que le Commandant JeanPierre du 1er bataillon (sur 17 officiers, 2 ne sont pas hors de combat). La 1ere Cie déplore la perte du Capitaine Devernois ("le brave des braves" du Bois-le-Prêtre"), du Sous-Lieutenant Martinet, tous deux tués au combat. Le Sous-Lieutenant Gondet et l'Aspirant Benoist, grièvement blessés. A la 2e Cie, le Lieutenant Keip est tué, les Sous-Lieutenant et Lieutenant Pierrotet et Monniot sont blessés. A la 3e Cie, les Sous-Lieutenant Sigmann et Desvignes, l'Adjudant Copin, sont tués ; le Sous-Lieutenant Dequeant est grièvement blessé. A la 4e Cie, le Sous-Lieutenant Delage est tué et le Sous-Lieutenant Horain est blessé.
Le Commandant Spiess du 2e bataillon (13 officiers, 3 restent saufs), est tombé au combat. Les Lieutenant Du Noyer, Lecourioux, Nusbaumer, l'Adjudant Wittmann et l'Aspirant Charlot sont tués. Le Capitaine Ravaillier, les Lieutenants Pernet, Wettstein, Tobie, Auberkugler, lerot sont grièvement blessés.
Au 3e bataillon, le Capitaine Unal, les sous-lieutenant Rousselot, Cordonnier sont tués ; les Sous-Lieutenants Brillant, Lacombe et Terrier sont blessés ; les Aspirants Roussel et Geissen sont tués.
Les effectifs des compagnies sont descendus à environ 35 hommes, et 2 ou 3 officiers.

Les actes d'héroïsme abondent comme à l'accoutumée. Citons les Sous-Lieutenant Delage et Decquéant, de l'adjudant Wittmann de la 8e Cie, qui mortellement touché ne cesse d'encourager ses hommes ; le Caporal clairon Cotard du 3e bataillon ; des Caporaux Dureau et Guilbert et des Soldats Dedieu et Desbrosses qui se portent volontaires pour frayer un passage à leurs camarades à traver les réseaux de barbelés ; du Soldat Buffet, de la compagnie de mitrailleuse de la 255e brigade, qui blessé, ne voulant pas abandonner sa pièce à l'ennemi, continue seul à tenir les Allemands en respect par un tir précis, et calme jusqu'au moment où un camarade vient l'aider à emporter sa mitrailleuse ; du Caporal Hiezely, lorrain de la 1ere Cie, qui blessé par trois balles dans le même bras continue à combattre et parviendra à ramener le soir sa mitrailleuse dans nos lignes. Enfin, l'Aumônier de la division, l'abbé Quénet, dont le dévouement et le courage ont forcé une fois de plus l'admiration de tous ; avant que la nuit fut venue, il parcourait le terrain entre les lignes devant les mitrailleuses ennemies pour rendre les devoirs aux mourants et secourir les blessés.

Dans une brochure rédigée par le commandant de la IIIe Armée allemande ("La bataille d'automne en Champagne 1915"), il est écrit : "...et même la poussée qu'exécutèrent avec une grande impétuosité les troupes d'élite engagées en Champagne à l'est de l'Aisne...". Une belle reconnaissance des qualités guerrières de la 128e DI. Mais à quel prix !!!

Après cette terrible journée, la Division est très éprouvée. Le 167e RI part au repos dans la région de Villers-en-Argonne jusqu'à la fin du mois puis se porte aux cantonnements de Villey-Saint-Etienne et Fontenoy-sur-Moselle dans la région de Toul. Trois mois seront nécessaires pour reformer le Régiment.

Front Servon-Bois de la Grurie en Décembre 1915
"Front Servon-Bois de la Grurie en Décembre 1915"